Bonjour et enchanté de vous retrouver pour ce quatrième rendez-vous ! Chose promise, chose due. Nous allons commencer à travailler sur les comportements liés à l’expression des émotions. Et nous démarrons avec la colère. Vaste sujet en cette période de tensions, de crainte voire d’anxiété.
De l’irritation perceptible dans le ton de la voix aux hurlements accompagnés de coups sur la table, dans le mur, (dans le meilleur des cas !), la colère peut vite s’inviter dans notre espace confiné. Et l’atmosphère peut vite devenir pesante et les relations se dégrader.
Parmi les attitudes défensives, la colère est souvent utilisée comme une arme pour générer la peur chez l’autre, ou a minima un moyen de pression. On espère qu’ainsi il va faire profil bas mais on obtient souvent un effet bien souvent négatif.
Mais souvent, en réponse, c’est une réaction similaire qui s’empare de l’interlocuteur et le ton monte. Mais parfois aussi, l’interlocuteur se transforme en victime. Il n’ose plus ouvrir la bouche mais va manifester son mécontentement par des larmes, de longs moments d’évitement, de reproches… Et, quelques heures ou quelques jours plus tard, la même situation se représentera !
Nous y reviendrons plus tard en évoquant le triangle dramatique de Karpman. Mais n’hésitez pas à vous informer dès maintenant : sur wikipedia.
Pour éviter régulièrement ces colères éruptives, commencez par repérer l’agent activateur qui est à l’œuvre, en identifiant les situations qui vous énervent :
1. Vos enfants ne respectent pas les horaires décidés pour les repas, la fin des activités,…
2. Vous avez le sentiment que les autres ne tiennent pas compte de vos recommandations de sécurité.
3. Votre conjoint n’a pas ramené toutes les courses que vous aviez patiemment listée. Vous êtes énervé par l’indisponibilité de l’autre, un oubli, un délai, …
Voyons maintenant, pour ces trois exemples, ce qui a pu dysfonctionner et par là-même, les pistes d’amélioration.
1. Avez-vous profité d’un temps d’échange familial pour décider de ces horaires, vérifier que cela convenait à tout le monde, en fonction à la fois des temps de télétravail et des plages de cours à distance ? Communiquer efficacement n’est pas lancer une phrase à la sauvette, sans permettre le feed-back, écouter les propositions alternatives et préciser clairement au final ce qui est décidé. La résistance s’exprimera sinon, sur un mode parfois non verbal !
2. Avez-vous clairement formulé les règles ? Pourquoi ne pas en faire une affichette humoristique ? et en rediscuter régulièrement dans des moments un peu formels.
3. Avez-vous précisé quels étaient les produits essentiels ? Etes-vous sûr que tout était
disponible en magasin ? Avez-vous suggéré des produits de remplacement ? Si tout ceci est « évident pour vous », cela ne l’est pas forcément pour l’autre. Les « évidences » sont une source de mauvaise communication et de conflits potentiels. Ne vous contentez pas d’implicite : « tu sais bien que j’en prends chaque semaine », mais soyez factuel, explicite. Listez tout comme si vous demandiez à une personne étrangère de faire vos courses ; précisez même les marques, les tailles des produits si nécessaire !
Pour éviter l’énervement : anticipez, exprimez clairement vos besoins, vos attentes, vos délais. N’hésitez pas à rappeler l’échéance en cours de route et… respirez ! Si besoin, le soir ou en journée, prenez un temps pour pratiquer la relaxation, la méditation. Une ou deux séances de 15 mn peuvent tout à fait suffire pour faire basser la tension…
Au travail :
1. Revenons au tableau où vous avez listé vos émotions parasites. Il est temps de passer à l’action. Choisissez deux ou trois objectifs au maximum. Voici quelques exemples :
Respirer à fond et à laisser au moins trois à cinq secondes avant de commencer à répondre à une réflexion qui vous irrite.
Définir ensemble trois règles essentielles à observer et lâcher prise sur des comportements anecdotiques, assez secondaires.
Veiller à ne pas d’évènements négatifs, d’actualité anxiogène dans les moments de détente partagés.
A vous de jouer : mettez en place vos propres objectifs et évaluez vos progrès, vos réussites, … Notez cela dans un cahier ou un fichier personnel sur l’ordinateur.
Retrouvons-nous la prochaine fois pour aborder les comportements liés à la peur, voire l’anxiété. Nous allons vous proposer d’en réduire l’intensité, de ne pas la projeter sur votre entourage.
Jean-Yves Arrivé
- Fondateur et Président de Co-acting
- Membre accrédité titulaire de la Société Française de Coaching (SFCoach), membre du C.A. de l’association de 1999 à 2012.
- Auteur de plusieurs ouvrages sur le coaching, les émotions, la formation et le développement des compétences.
- Enseignant durant 15 ans à Paris X, Paris XIII, au Celsa. Psychologue et titulaire d’un 3ème cycle RH.
- Formé à l’Analyse Systémique, la Gestalt et l’Analyse Transactionnelle.
- Consultant et Praticien certifié ECPA : Golden, Bar’on, SOSIE, Tryptique, PFPI, Hexa3D, Talent Zoom, QCE, …